L'évacuation des alentours de Crassenheim

Sitôt la ratification du traité entre l'Empire de Belondor et la Semi-République du Crasselande effectuée par l'Empereur, les 22 000 hommes de la III^e légion, placée sous les ordres du général Sérancel Baliévine, à Danlsing, avait pris le chemin des alentours de la ville historique de Crassenheim, inhabitée, couverte de ruines. L'objectif était de s'assurer que dans toute la bande de Crassenheim devant être évacuée par les Belondaures dans un délai de deux semaines, il n'y eut aucune trace d'habitants. Ceux-ci semblaient déjà avoir pris les devants en ayant appris l'annonce des accords d'Elbêröhnit. En effet, la plupart des fermes et des villages étaient déjà abandonnés. L'armée n'eut qu'à expulser que quelques centaines de récalcitrants refusant de se faire à l'évidence que cette terre n'était pas pour eux. D'autres, en revanche, une petite douzaine, exprimaient leur souhait de devenir Crasselandais, ou plutôt de le redevenir. Ils furent donc autorisés à rester sur place.

Pendant ce temps, la plupart des réfugiés, une dizaine de milliers de personnes d'après les premières estimations (en réalité, plus de 20 000), avaient été rassemblées depuis plusieurs jours dans un camp de fortune en bordure de Danlsing. Chaque famille y recevait un petit pécule (de 100 à 250 sesterces suivant sa taille), de façon à pouvoir trouver un nouveau logement, un nouveau travail et à économiser en prévision des achats de nourriture qu'ils auraient à effectuer dès que le camp aurait été démantelé, c'est-à-dire dans deux semaines au plus tard. Nonobstant, l'opération d'évacuation avait été une réussite, même s'il avait parfois fallu sévir contre certains voyous qui avaient tenté de profiter de la situation pour s'adonner au brigandage, aux rapines et autres joyeusetés. Le général Baliévine fit donc son rapport au général Jules Anvien, chef d'état-major de la I^e Armée dont il dépendait. Tout allait pour le mieux pour l'instant...