L'Empereur prend la plume

Peu après le vote au Sénat de la proposition d'adresse, l'Empereur avait reçu celui qui resterait encore pour quelques semaines, jusqu'au mariage du souverain de Belondor, le Grand Maître de l'Empire. Il lui avait transmis le vœu de l'ensemble du Sénat, y compris les grands dignitaires, exprimant l'ambition de celui-ci d'avoir un droit de regard sur le traité belondo-crasselandais qui résultait des accords d'Elbêröhnit entrainant une cession de territoire. L'Empereur n'émit aucun son ni ne réagit outre mesure à la remise de cette adresse par le président in officio du Sénat. Cependant, lorsqu'il fut seul, il commença à rédiger sa réponse à une adresse qu'il considérait être une véritable motion de défiance envers sa politique étrangère et sa personne. Et de fait, il n'entendait point se faire dicter sa conduite par le Sénat, lequel allait très rapidement s'en rendre compte...

Citation :

Messieurs les sénateurs,

Nous avons lu et pris bonne note de l’adresse que son excellence le Grand Maître de l'Empire nous a présenté au nom du Sénat tout entier. Nous avons toujours eu à cœur de défendre les intérêts, la souveraineté et l'intégrité de l'Empire et, en tant que tel, nous avions droit de compter sur le plein et entier du Sénat à cette politique ; notre cœur s’afflige de voir les sénateurs déclarer que ce concours ne nous est pas automatiquement acquis et qu'ils craignent que nous en venions à négliger nos devoirs et notre serment.

Les terres que l'Empire de Belondor cède à la Semi-République du Crasselande sont des terres qui ont été conquises par le Grand-duché d'Hollyade alors que le Crasselande étaient dans une crise profonde le plongeant jusqu'à l'anarchie. De fait, sans cette annexion opportuniste et illégitime de terres crasselandaises par l'ancien État hollyadien, il n'eut jamais de litiges territoriaux entre notre État et celui de nos plus proches voisins orientaux. Partant, pour préserver la paix, considérant que nous sommes légitimes à occuper les territoires tombés en anarchie sur nos frontières est et qui nous causent tant de maux, et que la Semi-République du Crasselande ne s'opposera pas à ce que nous réintégrions par la force la fausse principauté sécessionniste de Sorabe, il nous est apparu convenable et conforme aux intérêts de l'Empire de rétrocéder le territoire dit de Crassenheim en échange de tous ces gains territoriaux et politiques.

Messieurs, nous vous avons fait l'honneur d'ouvrir votre XII^e législature il y a de cela plus d'une demi année. Nous y avions annoncé nos résolutions. Celles-ci nous apparaissent comme immuables, l’intérêt de notre peuple nous défendant de nous en écarter. Les membres de notre gouvernement vous ferons connaître nos intentions, auxquelles nous vous conseillons de vous conformer au nom de l'intérêt supérieur de l'État et de l'Empire.

La lettre fut transmise au secrétariat du Grand Maître lequel aurait à charge d'en faire la lecture aux sénateurs.