Le Connétable de l'Empire et maréchal d'Empire le marquis Archibald de La Villejégu de Balincourt, nous a accordé un entretien exclusif. Revenant de la messe matinale à laquelle il se livre chaque matin, accompagné de sa famille, il nous a reçu chez lui dans le cœur même du Ve arrondissement d'Elbêröhnit, ce Constandine 3 Antonine 2715. Nous vous livrons donc en exclusivité les réponses qu'il a faite à nos questions.Le Dégel : Bonjour, Excellence. Merci de nous recevoir chez vous. Vous nous recevez à l'heure du déjeuner parce que vous étiez ce matin à la messe en famille. La foi semble tenir une grande place dans votre vie...
Archibald de La Villejégu : Bonjour à vous. En effet, la foi est au cœur même de mon engagement. Sa Majesté est l'incarnation de Dieu sur terre, d'une certaine manière. C'est donc tout naturellement que je me suis mis à son service, et avant cela de son père, feu Nabelnine I
er le Martyr. Mais, en vérité, ma foi c'est celle de millions d'autres Belondaures. Nos compatriotes savent parfaitement qu'il ne peut y avoir de bons Belondaures que ceux qui ont la foi syiste chevillée au corps. Nous sommes des dizaines de millions, que ce soit à Marceinne, à Veledris, à Raulme, à Ecosient ou à Elbêröhnit à nous déplacer chaque matin pour assister aux messes, afin de prier pour le salut de nos âmes, le salut de l'Empire et celui de Sa Majesté. La foi est le fondement de l'identité belondaure.
Le Dégel : Quel bilan tirez-vous des premières années d'existence du Rassemblement conservateur ?
Archibald de La Villejégu : Un bilan remarquable ! Nous avons gagné les élections de 2713, en obtenant 61 sièges sur les 147 en jeu, nous permettant d'avoir 118 sénateurs de notre bord avec ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs parmi les sénateurs nommés. Nous souhaitions apparaître comme la première formation au service de la politique de Sa Majesté afin de lui permettre d'engager l'Empire sur la voie de la grandeur.
Le Dégel : Ne craignez-vous pas que l'Union des modérés vous surpasse cette fois-ci ? Celle-ci avait un groupe sénatorial de 115 membre la dernière fois...
Archibald de La Villejégu : Nous verrons. Je ne crains pas l'adversité pour ma part. Et si, par malheur, il apparaissait que l'Union des modérés devenait la première formation politique au Sénat, il lui appartiendra de faire la preuve de sa loyauté et de son engagement envers Sa Majesté.
Le Dégel : Est-ce à dire que, selon vous, on puisse en douter ?
Archibald de La Villejégu : Assurément. Avez-vous lu leur programme ? On croirait voir renaître les idées libérales et socialistes qui ont fait tant de mal à l'Empire. D'ailleurs, ils s'assument clairement comme tels ! N'oublions pas que ces gens défendent des idées qui étaient celles des traitres qui ont assassiné l'Empereur Nabelnine I
er. Si ce n'est pas une preuve, c'est en tout cas très inquiétant.
Le Dégel : Que dîtes-vous à ceux qui seraient tentés par l'Union des modérés ?
Archibald de La Villejégu : Je leur dirai qu'il ne faut pas se laisser avoir par les mirages. L'Union des modérés promet monts et merveilles mais ne pourra tenir promesse que si Sa Majesté le souhaite. Or, pour promettre autant, est-ce à dire que les modérés entendent forcer la main à l'Empereur ? Nous entrons sur le chemin de la sédition à ce rythme-là et risquons de voir réapparaître les heures les plus sombres de notre histoire lorsque l'anti-Belondor prit le contrôle de certaines régions et s'allia même avec nos ennemis. Le Rassemblement conservateur, à l'inverse, entend conserver tout ce qui est bon, les droits de la partie, le respect des familles, de la morale, le maintien de l'ordre. Tout ce qui est nécessaire à une société civilisée digne de ce nom. Face au Parti impérial qui est réactionnaire, et à l'Union des modérés qui par son nom cache ses aspirations révolutionnaires, il n'y a comme seul choix pour les loyaux sujets de Sa Majesté que le Rassemblement conservateur.
Le Dégel : Vous promettez, donc, de ne jamais vous opposer à la volonté de Sa Majesté Nabelnine II ?
Archibald de La Villjégu : Grand Dieu ! Ce serait s'opposer à la volonté divine ! Sa Majesté est la seule à même de décider du destin de ses peuples, telle est sa mission en tant qu'élue de Dieu. Notre rôle est de la conseiller – pour qu'elle favorise les entreprises, protège nos entreprises des concurrents étrangers, défende partout dans le monde la primauté de l'Empire, notre identité, notre foi – pas d'être des opposants. Ce serait inconvenant, un crime de lèse-majesté même, blasphématoire !
Le Dégel : En effet. Je vous remercie de nous avoir donné un peu de votre temps.
Archibald de La Villejégu : C'était un plaisir.
Avalon Dère.