Lébian Thilovine Membre
Messages : 46 Date d'inscription : 01/10/2012 Localisation : Elbêröhnit Charge : Maître de l'Univers et ministre de la Police générale Prénom ex-lude : Mickaël
| Sujet: Passation de pouvoir au ministère Mar 15 Juil - 21:03 | |
| Lébian Thilovine n'était pas un homme malheureux du changement. A dire vrai, il était attiré par la nouveauté et la nouveauté l'attirait toujours dans des situations rocambolesques... pourtant, il ne se serait jamais attendu à devenir un jour l'un des ministres de l'Empire! Au demeurant, il n'avait guère eu le temps de se faire à l'idée : il avait pressé son tailleur pour lui confectionner deux nouveaux complets, avait traversé Elbêröhnit de bout en bout pour choisir la décoration de son futur bureau, avait entrepris de régler leur compte à deux ou trois malfrats qui seraient heureux de dire par la suite à toutes leurs connaissances qu'ils venaient de prendre quelques coups bien sentis par le nouveau ministre de la Police générale. Surtout, Lébian devait reprendre contact avec ses informateurs perdus de vue depuis le Grand Hiver ; s'il s'amusait d'un rien, sa rigueur professionnelle n'avait jamais été remise en doute par qui que ce soit.
Pendant ce temps là, Stefen s'était occupé de débarrasser le bureau de l'ancien commissaire de police, le tout tenant dans deux malles de voyage. Il n'y avait aucun effet personnel, seuls des dossiers, ouvrages techniques de science criminelle et autres études phénoménologiques et comportementales. Le majordome avait reçu pour consigne d'apporter les affaires de son employeur directement au ministère, dans l'après-midi, la passation de pouvoir devant avoir lieu à quinze heures frappantes en ce Constandine dix Nabelnine. Ayant été bien plus rapide que prévu, le jeune Stefen fit un crochet par l'hôtel particulier de Lébian afin de changer l'attelage de la voiture et de sortir le grand coupé noir avec des chevaux de même ; après tout, son maître aimait la sobriété, il apprécierait l'attention. Quittant les écuries pour faire se changer dans ses appartements, le majordome se figea dans le couloir de l'entrée... Il avait osé!
Lébian, que son garçon d'écurie venait d'arrêter dans la cour du ministère de la Police générale, se fit ouvrir la porte de sa voiture par un officier en armes. Mettant pied à terre, monsieur le ministre vérifia une nouvelle fois sa mise en pli : il portait une redingote croisée quatre par six boutons motif prince de Nouvelle-Argentorate gris mat finalement rayé mauve à crans ouverts, réhaussée par un veston mauve mettant en avant la cravate en grenadine de soie sept plis mauve à motifs or et vert. Une pochette en soie dorée était flanquée dans une poche située à hauteur de flanc. Son chapeau haut de forme et sa canne-épée venaient compléter sa tenue, sa montre à gousset en or restée cachée sous son haut. Sans attendre que le tapis rouge soit déroulé pour la montée officielle - après tout, il était en avance - Lébian pénétra dans le bâtiment, tandis que des carrioles arrivées à sa suite emplissaient la cour. Quelle ne fut donc pas la surprise - voire le désarroi - des membres du cabinet du ministre en voyant arriver l'ancien commissaire de police avec trois heures d'avance. En effet, Lucès Borthinius était enfermé dans son bureau avec ses fidèles partisans, tous essayant de trouver comment arranger leurs affaires avant qu'il ne soit trop tard. Alors qu'un huissier lui barrait la route, demandant qui il devait annoncer, Lébian le fit choir d'un mouflet bien senti et ouvrit la double-porte de l'antichambre. Puis, sans même prendre garde au groupe en train de fumer, un verre à la main, il montra du doigt un emplacement laissé vacant dans un coin de la pièce :
" Soyez bien aimables et posez tout cela ici... Faites attention, c'est fragile! "
Commencèrent alors les allées et venues des laquais qui obéissaient aux instructions de Lébian. Ils empilèrent pendant près de quinze minutes une soixantaine de malles, le manège se passant sous le regard interloqué de Lucès Borthinius et de ses gens qui n'osaient rien dire. Ce fut finalement le ministre nouvellement nommé qui coupa le terrible froid qui s'était installé :
" Excusez-moi, je ne voulais pas vous interrompre... D'ailleurs, avez-vous eu le temps de répondre à mon courrier concernant mon cambriolage ? Cette histoire est tout de même farce! On s'absente six mois et voilà que des malotrus en profitent pour se servir chez vous sans même laisser un mot pour s'excuser du dérangement. " | |
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