Plébiscite constitutionnel : une (fausse) bonne idée ?

Le moins que l'on puisse dire est que la décision impériale de convoquer les électeurs en toute vitesse pour un plébiscite constitutionnel n'a pas déclenché l'enthousiasme des foules. Rares sont les formations politiques ayant réagi en nombre et avec vigueur à cette annonce. Il semblerait même que le Parprog en serait sorti divisé, 25 de ses 54 membres dirigeants (soit plus de 40% !) ayant décidé de s'abstenir ou de voter non. Côté conservateur, modéré ou ultra, aucune réaction pour le moment alors même que le scrutin plébiscitaire a lieu dans deux jours. Alors étant donnée le peu de soutien des formations politiques et le peu d'empressement des hommes de premier plan à soutenir cette initiative, pourquoi l'avoir prise ?

Il semble que Sa Majesté ait souhaité faire coup double, comme l'indique l'énoncé de la question posée : il s'agit d'approuver la réforme présentée à l'initiative de Sa Majesté l'Empereur. Ainsi, le souverain semble vouloir avoir les mains libres par la suite, en s'appuyant sur ce plébiscite, pour agir pour le relèvement de l'Empire après le terrible Grand Hiver que notre pays a eu à subir. Ce qui laisse supposer qu'il souhaite entamer des réformes radicales. Une stratégie habile, mais qui n'est pas garantie du sceau de la réussite.

En effet, les Belondaures sont avant tout préoccupés par leurs difficultés quotidiennes, et il y a fort à parier qu'ils n'expriment qu'un intérêt fort limitée pour cette réforme constitutionnelle, pas si anodine qu'il n'y paraît puisqu'elle supprime trois grands dignités, unifie quasiment le Gouvernement sous l'égide de l'Archichancelier et ne conserve de côté que les matières relevant de la Couronne, vraisemblablement les affaires étrangères et la guerre, sous l'autorité du Connétable. De plus, l'administration est-elle vraiment en état d'organiser un plébiscite ? On peut en douter, surtout dans le nord du pays, les préfectures d'Alsterdyon et de Marceinne. Dès lors, le risque de déroulement chaotique, d'abstention voire de fraude est réel. Sa Majesté a décidé de prendre ce risque. Espérons qu'elle ne se sera pas trompée : Le Dégel, fidèle et loyal envers notre souverain, appelle ses lecteurs à ne pas se tromper de bulletin, ce Sevandine prochain et à soutenir notre Empereur.