Lettre à l'attention de Monsieur le ministre de l’Échiquier

Courrier à l'adresse de M. Trifus Salfandier, ministre de l’Échiquier a écrit:: ARCHICHANCELLERIE DE L'EMPIRE

BUREAU DE L'ARCHICHANCELLIER DE L'EMPIRE.

Palais Ceronine II, Elbêrönhit.

À

M. Trifus Salfandier,
Ministre de l’Échiquier[/i]

Le 9 Constantine de l'An Deux Mille Sept Cent Quinze,

Monsieur le ministre,

Nous avons pris connaissance de l'annonce de la faillite de la Compagnie Hippomobile d'Ardanie, qui se trouve dans une situation économique et financière extrêmement délicate.

En nos qualités d'Archichancelier de l'Empire mais surtout de Duc de Varsalance, et même si notre titre ne nous octroie aucun droit ni privilège sur les terres d’Ardanie, nous tenons à vous faire part de notre immense préoccupation. Les travaux de développement et de modernisation des infrastructures et des transports engagés en Ardanie devaient avoir pour vocation d'allier les forces des réseaux routiers et ferroviaires. S'il advenait que cette société soit contrainte à la fermeture, ce seraient des milliers de familles qui se trouveraient directement menacées, et tout un mode de transport qui se verrait fortement touché dans toute la préfecture.

Nous souhaiterions donc connaître les pistes sur lesquelles votre ministère travaille actuellement pour trouver une solution qui puisse éviter à la Compagnie Hippomobile d'Ardanie de fermer. Nous espérons que toutes vos forces sont mises en oeuvre en ce sens et que la filière de transport routier sera préservée.

Nous vous prions de croire, Monsieur le ministre, en l'expression de notre plus sincère considération,

Son Excellence Etzel Calpunien,
Archichancelier de l'Empire.

Citation :: MINISTERE DE L'ECHIQUIER

Le 15 Constantine 2715, à Elbêrönhit.

Réponse à Son Excellence l'Archichancelier d'Empire, monsieur Etzel Calpunien

Votre Excellence,

Notre ministère partage en partie votre inquiétude quant à situation difficile dans laquelle se trouve la Compagnie Hippomobile d'Ardanie.
N’ayant connaissance que des informations ébruitées par quelques journaux à ce sujet, nous constatons que cette société n’a pas su s’adapter à la modernisation des infrastructures belondaures entamée par le Ministère des Ponts & Chaussées.
Mais s’il est navrant qu’un tel fleuron économique se retrouve si près du funeste gouffre de la banqueroute, il nous apparaît important de rappeler que seuls ses dirigeants et actionnaires sont responsables de la situation actuelle.
Des travailleurs de tous les échelons voient leur situation menacée de par les mauvaises décisions – ou pire encore, un manque de décisions – des hautes instances de la compagnie susnommée.

Néanmoins, nous croyons au principe fondamental qui est que l’Etat se doit de ne pas intervenir dans l’économie belondaure, sauf dans l’extrême danger d’une guerre ou d’attaques commerciales conduites par des nations hostiles.
Le succès du capitalisme au Belondor est précisément dû au fait qu’un équilibre se maintient entre l’offre et la demande : si la demande s’effondre, l’entreprise doit se réformer au risque de périr.
La Compagnie Hippomobile d'Ardanie s’y est manifestement refusée, et à moins qu’un acquéreur ne se présente, il est probable qu’elle doive déposer le bilan.
Cette situation n’est toutefois pas une fatalité sur le moyen et long terme, car une telle perte permettra à ses concurrents de réussir davantage et, par conséquent, d’employer encore d’autres belondaures, qui payeront à leur tour des impôts.
Nous sommes d’autant plus confiants que les ouvriers et cadres de la société de monsieur Drapettine sont qualifiés et assidus : il ne fait pas de doute que, en vue de la flexibilité du marché du travail belondaure, ils trouveront rapidement un nouvel emploi.

Si l’effet immédiat de la fin de l’aventure d’un tel symbole hippomobile est un véritable choc pour le Belondor, c’est aussi pour lui la garantie que, dans quelques mois, des cendres de cette entreprise naîtra un nouveau souffle pour les sociétés de transport belondaures.

Nous vous prions d’agréer, Votre Excellence, l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués.

Sieur Trifus Salfandier,
Ministre de l’Échiquier

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