Réponse de la banque CNACI à la C.H.A

Dans les faubourgs de Varsalance, l'annonce de la sélection de la Compagnie Hyppomobile d'Ardanie sur plusieurs marchés publics néo-argenois fut accueillie avec une grande joie. Pour beaucoup d'hommes et de femmes, c'était l'occasion d'aller la richesse là où elle se trouvait : sur la Principauté de la mer du sud. Son Excellence le duc de Varsalance, qui avait racheté de ses deniers propres la société en faillite, avait été contraint de licencier une partie des salariés ; cela ne l'avait pas empêché de faire trouver un emploi à tous ceux qui se retrouvaient à la peine, avec quelques sesterces pour faire vivre une famille entière.

Son implication dans ce dossier était saluée, comme sa volonté de travailler plus conjointement avec la société de chemin de fer qui exploitait les voies depuis quelques années. S'il apparaissait clairement qu'il n'agissait pas pour une question d'argent, l'Archichancelier et Grand Électeur de l'Empire n'aimait pas perdre la face, son ego le devançant dans bien des situations. Malgré son flegme et son éloignement de l'île, il avait pour l'Ardanie un amour particulier, intime et sincère. La réussite des ardaniens lui importait donc tout autant que la sienne, sachant les deux liées.

Dans la rade du port, les navires devant embarquer pour la Nouvelle-Argentorate attendaient leurs passagers, de simples ouvriers qui allaient devenir marins le temps d'un voyage et qui ne partaient qu'avec un faible pactage mais un immense espoir de revenir riches. L'Ardanie se dépeuplait de ses ouvriers mais se repeuplait d'une conviction sacrée de réussite.