Sa Majesté l'Empereur Maître du jeu
Messages : 1638 Date d'inscription : 15/09/2012 Age in-lude : 35 Localisation : Palais Ceronine II, Elbêröhnit Charge : Empereur de Belondor Prénom ex-lude : Gabriel
| Sujet: La fin du « Grand Hiver » ? Lun 30 Juin - 13:48 | |
| Enfin. Jamais un hiver n'avait été aussi rude en Belondor de mémoire d'homme. En fait, il semblait que jamais les annales météorologiques du pays n'avaient enregistré de telles températures lors des cinq derniers siècles. Mais l'hiver était enfin terminé et les neiges avaient fondu, alors même qu'on y croyait plus, car nombre de gens avaient fini par penser que l'hiver était devenu éternel. Il faut dire que celui-ci avait été d'une longévité (environ 8 mois) et d'une rudesse (entre moins 30°C et moins 40°C pendant toute la période) inconnues jusqu'alors. Mais l'hiver, celui que les Belondaures avaient désormais pris l'habitude de surnommer le « Grand Hiver », était fini. Enfin.
Et il était tant les conséquences pour l'Empire avaient été dramatiques. Celui-ci n'avait pu fonctionner correctement et régulièrement du fait du gel des moyens de communications de transports. De fait, le gouvernement avait dû se résoudre à prendre des mesures d'urgence juridiques – ajournement sine die du Sénat, proclamation de l'état de siège dans toutes les préfectures, application des pleins pouvoirs –, et économiques – achat par l'état de toute la production agricole, organisation de soupes populaires – pour parer à la gravité d'une situation absolument inédite pour le Belondor. Mais cela n'avait pas suffi.
Humainement, le Grand Hiver avait porté un rude coup à la démographie belondaure, car on estimait que 2 à 5 millions de personnes en étaient décédé. Certes, les chiffres restaient particulièrement imprécis, car il n'avait pas été possible pour l'administration d'établir un bilan fiable des pertes humaines depuis ces 8 derniers mois. En tout état de cause, le grand froid et la destruction des récoltes qui en était la conséquence avait provoqué famine, malnutrition, maladies, propagation de pandémies et, in fine, la mort en masse...
Économiquement, la situation n'était guère plus reluisante. Pour les mêmes raisons liées au froid, au gel permanent des voies et moyens de communications, à la destruction des récoltes, au ralentissement de la production industrielle, à l'arrêt de nombre d'importations qui en résultait – de toutes façons nombre de ports étaient gelés et rares étaient les lieux par lesquels pouvaient pénétrer les marchandises étrangères – et au très fort ralentissement de l'activité économiques de manière globale (plus de 10% de récession sur l'année était attendue), la richesse nationale avait fortement décrue pendant ces 8 mois et, du fait de cette paralysie totale, nombreux étaient ceux qui pensaient que l'année 2716 était une année perdue.
Socialement, la situation n'était guère plus reluisante. Cette paralysie du pays avait totalement isolé des centaines de villes et villages les uns des autres et, alors même que des millions de Belondaures avaient payé cet hiver de leur vie, des centaines de villes et villages étaient dépeuplées voire morts. En effet, nombreux étaient ceux qui n'avaient plus aucun habitant, soient parce que les habitants étaient morts de faim, de froid ou de maladie, soit parce que ceux-ci avaient fui pour se réfugier dans des communes plus grandes. Des centaines de milliers de mendiants étaient jetés sur les routes, des millions de personnes étaient réduites au chômage, des sénateurs, des officiers, des fonctionnaires, des entrepreneurs étaient morts du fait du froid et des maladies. Ceux qui avaient un emploi étaient désormais peu productifs du fait de leur affaiblissement durant ces 8 mois.
En définitive, rarement le Belondor n'avait été aussi faible. Un certain esprit de rébellion émergeait dans les colonies qui y voyaient un moyen de secouer la tutelle du suzerain. Même dans l'ancienne Germanie, la situation redevenait tendue, nombre d'agitateurs nationalistes n'hésitant pas à affirmer que l'Etat belondaure était responsable du nombre de mort important parmi la population belondaure anciennement germaine et que celui-ci l'avait sacrifiée pour sauver les Belondaures « de souche ». Ce qui était totalement faux, mais le discours portait. L'Empereur devait donc engager un plan de relèvement de l'Empire, prendre des mesures radicales et peu orthodoxes. Il en allait de la survie de l'Empire et même de la nation toute entière. | |
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