Inquiétude au Rasscon

L'inquiétude règne au Rassemblement conservateur, depuis la promulgation par l'Empereur de l'édit portant substitution à la loi sur le Sénat. En effet, par cet acte, Sa Majesté a abrogé la loi sur le Sénat et totalement changé les règles du jeu électoral. Jusqu'à présent, le scrutin était plurinominal majoritaire, ce qui faisait que chaque électeur avait le droit à autant de voter pour autant de candidats que de sièges attribués à sa circonscription ; de plus, il y avait 147 sièges en jeu et les circonscription d'Ecosient (31 sièges), de Veledris (29) et d'Origodes (25) étaient les mieux dotées. Désormais, les élections se feront au scrutin de liste proportionnel, ce qui fait que chaque électeur ne pourra plus voter que pour une seule liste ; de plus, il n'y a plus que 100 sièges en jeu et, si la circonscription d'Ecosient (25 sièges) reste la mieux dotée, ce sont celles de Marceinne (23) et d'Alsterdyon (16) qui suivent, désormais.

À dire vrai, les lecteurs peu avertis pourraient se demander en quoi cette réforme peut susciter l'inquiétude des notables du Rasscon, car il ne s'agit que d'un changement du mode de scrutin, alors même que celui-ci apparaît comme solidement ancré : le Rassemblement conservateur avait obtenu 62 sièges en 2715, derrière l'Union des modérés (71 sénateurs élus), faisant de lui, et de loin la deuxième formation politique du pays. Oui, mais... oui mais, les temps ont changé. Le Grand Hiver et la crise économique et sociale qui sévit de par sa faute favorisent grandement les formations politiques prônant plus de protection des travailleurs et une intervention plus forte de l'État dans l'économie. De plus, le nouveau mode de scrutin fait la part belle aux structures partisanes avec un fort ancrage local et militant, tout l'inverse d'un Rasscon plutôt parti de notables.

Et pour cause, les premiers sondages commandés par les conservateurs font état d'un véritable bouleversement. Si le Parti impérial semble pouvoir espérer de 12 à 16 sièges lors des prochaines sénatoriales (programmées au plus tard pour Antonine 2717, probablement pour Maxenine 2716), le Rasscon et l'Unimod s'effondrent. Les modérés ne devraient, en effet, pas pouvoir espérer plus de 23 à 27 sièges et, pire encore, les conservateurs sont promis, au mieux à 11 à 15 sièges ! Dès lors, profitant du rééquilibrage en faveur des circonscriptions où la population germaine est très nombreuse, et du contexte d'après-crise, les progressistes apparaissent comme les futurs gagnants triomphaux : les sondages leurs accordent entre 44 et 48 sièges, une promotion sans précédent pour un Parprog qui n'existait pas il y a deux ans !